Fabrication et pose de torchis sur lattes de châtaignier sur le pignon d’une ancienne étable.
La pose d’un enduit chaux interviendra après séchage.
Sur ce chantier, deux mélanges ont été effectués pour obtenir le torchis frais :
- l’un à base de torchis récupéré sur une démolition, auquel on a ajouté de la paille.
- l’autre à base de terre récupérée à Notre Dame d’Aliermont (à 10km du chantier), de sable (car cette terre est très argileuse) et de paille.
Dans les deux cas, on peut ajouter du crottin, de la bouse, ou tout autre élément activateur de fermentation. Un inconvénient: ça pue! Mais la paille est assouplie (le torchis est plus onctueux, plus facile à appliquer) et sa dégradation crée une espèce de colle de cellullose qui améliore la cohésion du torchis. Au séchage, la fermentation est stoppée et l’odeur disparaît.
Le torchis fermenté peut s’utiliser tel quel au moins deux mois. Après un certain temps, il peut toujours être utilisé, mais il faudra y rajouter de de nouveau de la fibre car la paille est trop dégradée.
Le torchis a été mélangé au malaxeur planétaire, (branché sur la prise de force d’un tracteur). Cette méthode implique de réaliser un mélange presque liquide afin que la paille ne se coince pas dans les pales du malaxeur. Il faut donc le laisser sécher plusieurs jours avant application. Dans le cas précis, cela a permis de le laisser fermenter.
Les motifs pratiqués sur le torchis (croisillons, trous de chevilles et passage de la taloche à clous) serviront à permettre l’accroche de l’enduit final. Il faut aussi privilégier pour cet enduit une chaux peu “dure” (en extérieur, de l’hydraulique NHL2 plutôt que NHL3.5), plus compatible avec les mouvements du torchis, et qui ne tirera pas trop sur la terre en séchant. On peut aussi y incorporer un peu de terre, dans le même but. Jamais de ciment!!!