Ricarville du Val – 1

Fabrication et pose de torchis sur lattes de châtaignier sur le pignon d’une ancienne étable.

La pose d’un enduit chaux interviendra après séchage.

avant – après
le pignon avant intervention
le pignon avant intervention
Pose des lattes de châtaignier.
Après prise de la photo, j’ai finalement renforcé par des pièces de bois supplémentaires ou endroits où les écarts entre les colombes est le plus important.
Les lattes de châtaignier sont clouées dans les colombes intermédiaires, et insérées dans un trou sur les poteaux d’angle et le poteau central.

Sur ce chantier, deux mélanges ont été effectués pour obtenir le torchis frais :

  • l’un à base de torchis récupéré sur une démolition, auquel on a ajouté de la paille.
  • l’autre à base de terre récupérée à Notre Dame d’Aliermont (à 10km du chantier), de sable (car cette terre est très argileuse) et de paille.

Dans les deux cas, on peut ajouter du crottin, de la bouse, ou tout autre élément activateur de fermentation. Un inconvénient: ça pue! Mais la paille est assouplie (le torchis est plus onctueux, plus facile à appliquer) et sa dégradation crée une espèce de colle de cellullose qui améliore la cohésion du torchis. Au séchage, la fermentation est stoppée et l’odeur disparaît.

Le torchis fermenté peut s’utiliser tel quel au moins deux mois. Après un certain temps, il peut toujours être utilisé, mais il faudra y rajouter de de nouveau de la fibre car la paille est trop dégradée.

Le torchis a été mélangé au malaxeur planétaire, (branché sur la prise de force d’un tracteur). Cette méthode implique de réaliser un mélange presque liquide afin que la paille ne se coince pas dans les pales du malaxeur. Il faut donc le laisser sécher plusieurs jours avant application. Dans le cas précis, cela a permis de le laisser fermenter.

A droite, du torchis fabriqué à partir d’un torchis de récupération, démonté sur un bâtiment ancien, auquel on rajoute de la paille. A gauche, du torchis fabriqué à partir de terre récupérée à Notre Dame d’Aliermont et de paille de Saint Vaast d’Equiqueville
Le torchis est couvert d’une bâche et on y aménage une réserve d’eau pour qu’il ne sèche pas et qu’il fermente plus facilement.
Après quelques jours, le torchis prend une coloration gris bleuté: la fermentation est en cours!
Pose du torchis. J’étais seul sur ce chantier, j’ai donc vissé un coffrage et j’ai bourré le torchis par l’autre côté. Il faut ensuite retirer le coffrage et retirer l’excédent de torchis pour retrouver un beau parement.

Les motifs pratiqués sur le torchis (croisillons, trous de chevilles et passage de la taloche à clous) serviront à permettre l’accroche de l’enduit final. Il faut aussi privilégier pour cet enduit une chaux peu “dure” (en extérieur, de l’hydraulique NHL2 plutôt que NHL3.5), plus compatible avec les mouvements du torchis, et qui ne tirera pas trop sur la terre en séchant. On peut aussi y incorporer un peu de terre, dans le même but. Jamais de ciment!!!

Le pignon après pose du torchis. L’enduit chaux/terre sera posé après séchage complet, soit à l’automne, soit au printemps prochain.
Le pignon après pose du torchis.
Le pignon après pose du torchis.